En proie à une crise sans précédent, le Burundi peine à dompter les prix de tous les produits et services vendus ou achetés au marché. L’observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques tire la sonnette d’alarme face au silence de l’administration publique
Face à la montée en flèche des prix de tous les produits et services du Burundi, l’Observatoire de Lutte Contre la Corruption et les Malversations Economiques brise le silence et appelle à l’action. « Comment se peut-il que des produits sensibles tels que le sucre, le ciment, les produits de la Brarudi et le carburant manquent aux prix officiels mais accessibles au marché noir aux prix exorbitants ? », se demande Gabriel Rufyiri, président de l’olucome à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animé le 19/11/2024 en maire de Bujumbura. Selon le vétéran de la société civile, la pénurie des devises superposée à la gestion non transparente des devises dont dispose déjà le pays ne fait qu’empirer la situation.
Sachant que les importations et les missions continuent de se faire de façon intense, le président de l’olucome propose des solutions immédiates. « les missions doivent être réduites et les importateurs et récepteurs des devises doivent être publiés et affichés à la portée du public pour faciliter le suivi de l’usage de ces devises du pays », ajoute Gabriel Rufyiri Président de l’Olucome. De plus, ce dernier appelle au gouvernement d’emprunter au moins cinq cents millions de dollars pour constituer des stocks des produits de premières nécessités dont le carburant, les médicaments et autres produits susceptibles de stabiliser la situation.
Les chiffres recueillis au cours des huit mois sont de mauvais augure. Ces données révèlent que depuis le mois d’avril au mois de novembre 2024, les prix de tous les 34 produits enquêtés ont largement doublé et ont augmenté de 31,5% à 400%. A titre d’exemple, l’observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversation Economiques indique qu’un sac de 50kg du ciment de Buceco est passé de 45000F à 60000f soit une augmentation de 15000F, le prix d’un Kg de viande sans os s’est envolé de 17000F à 30000F soit une augmentation de 13000F et le kg de la viande avec os est passé de 15000f à 24000F soit une augmentation de 9000F.
Pourtant, le silence des autorités administratives suscite plusieurs interrogations. Gabriel Rufyiri appelle à réformer le leadership en place face à l’inaction qui s’observe couramment. Dans ce contexte, le président de l’Olucome s’étonne du silence du ministre en charge du commerce, de l’ombudsman burundais et des parlementaires. De plus, le militant de la société civile appelle les leaders à user de la sincérité et démissionner s’ils constatent l’échec à satisfaire les besoins du peuple.
Face à tous ces défis, un parlementaire présent à la conférence de presse dévoile les raisons du silence des certains des membres du parlement. « Aussi longtemps que les parlementaires seront nommés par des listes bloquées, ils ne seront jamais libres à dénoncer ce qui ne va pas sous risque de perdre tous leurs avantages », indique Pascal Gikeke, un parlementaire présent à la conférence de presse. Gabriel Rufyiri appelle au gouvernement à coopérer avec les partenaires étrangers pour solliciter des dons susceptibles d’aider le pays à redresser la situation
Nduwayezu Juldas