La 23è Sommet du Comesa à Bujumbura, une aubaine du pays pour booster l’économie à travers les exportations.

Le Burundi accueille pour trois jours le 23è sommet des Chefs d’Etat, des Gouvernements des pays membres du Marché Commun des pays de l’Afrique orientale et australe, Comesa. Alors que le pays boit sur la coupe du manque des devises, la Parcem propose de saisir la balle au bond pour abréger le choc.

Bourrelé par la pénurie répétitive des devises, le Burundi peine à couvrir ses besoins faute de stratégies d’exportations malgré son intégration dans plusieurs communautés. Grâce à ce monde d’énormes clients, les penseurs crient au changement de tir pour profiter des avantages du grand marché de la Comesa. «  Avec plus de 400 millions d’habitants des pays membres de la Comesa, cette communauté offre plus de milles opportunités pour booster la croissance économique du pays et solutionner le manque de devises », indique Faustin Ndikumana, directeur national du Parcem dans son analyse du 28/10/2024, au premier jour de la tenue du 23 sommet du Comesa.

L’expert et activiste de la société civile pointe du doigt l’absence au Burundi des stratégies d’exportation dans la communauté du Comesa. « Faute de la stratégie d’exportation,  le pays a du mal à tirer profit de la libre circulation des capitaux, des biens et de la main d’œuvres au sein de la Comesa», poursuit Faustin Ndikumana. Par conséquent, le Burundi ne profite non plus du commerce, de l’industrie et du tourisme dans la région tandis que la création du Comesa visait principalement à promouvoir et développer ces secteurs porteurs de croissance dans toute  la région du marché commun.

Statistiquement, les coûts des produits exportés du Burundi au sein du Marché commun de la Comesa sont de mauvais augures. « Le pays dépense 180 millions pour ses importations au marché du Comesa alors qu’il n’en tire que  45 millions de dollars des exportations. », indique Marie Chantal Nijimbere, la Ministre ayant le commerce et l’industrie dans ses attributions, dix jours avant la tenue du grand rendez-vous du Comesa. Dans ce contexte, la ministre du commerce  appelle au redressement du présent déficit. « Sachant que de tels marchés exigent la compétitivité, tous les burundais devraient produire, transformer et exporter plus pour tirer le meilleur parti du marché du Comesa et redresser le déficit existant. », poursuit la ministre du commerce, de l’industrie, du transport et du tourisme.

Cependant, plusieurs défis bloquent encore l’accès du pays aux opportunités qu’offre le marché commun du Comesa. Le directeur national du Parcem évoque le manque d’infrastructure, la persistance de la corruption et le manque de ressources énergétiques ainsi que le faible débit d’internet. A ces propos, Faustin Ndikumana, directeur de la Parcem appelle au gouvernement d’asseoir la  gouvernance, soigner l’image du pays et lutter contre la corruption pour attirer l’afflux  des investisseurs étrangers. L’expert appelle également à la redynamisation du Bureau burundais de Normalisation et de Contrôle de la qualité pour faciliter les exportations.

Selon le chronogramme des activités, la 23è Sommet du Comesa commence par   le Forum des Hommes d’affaires des pays membres du Comesa le 28 octobre, au conseil des ministres des pays membre du Marché commun pour se clôturer par le sommet des chefs d’Etat et des gouvernements du Comesa respectivement du 29 au 31 octobre 2024 au palais présidentiel de Kiriri.

Nduwayezu Juldas