Les entreprises crient le manque d’un personnel qualifié, malgré des milliers des jeunes qui terminent les universités chaque année. Ces entreprises déplorent la recherche d’expertise à l’étranger, très payants et un climat de méfiance entre la science et l’entrepreneuriat se serait déjà installé.
Réunis pour faire un débat en date du 16 juin 2023, les chefs d’entreprises et responsables des universités se confrontent à tout un paquet de questions. Comment l’université peut-elle être un vecteur du développement des entreprises ? Cette question demeure au cœur du débat, organisé au cours du forum de partenariat académique- public- privé concu conjointement par le ministère ayant le commerce et l’industrie dans ses attributions et le ministère en charge de l’éducation et la recherche scientifique.
Entant que premières bénéficiaires du travail des universités, les entreprises devraient contribuer. Toutefois elles ont laissé la tâche d’éducation et la recherche seulement aux universités. Selon Joseph Nyandwi, chef de la commission nationale de la science, technologie et l’innovation, les entreprises doivent aussi participer dans l’éducation en accordant des stages aux étudiants. « Si vous fermez des portes aux étudiants stagiaires, sachez bien que vous refusez la chance de perfectionnement à votre futur personnel », indique Jeanine Niyonkomezi, DG industrie au ministère chargé du commerce et l’industrie s’adressant aux chefs d’entreprises.
Pour que l’éducation réponde aux besoins des entreprises, ces dernières doivent être consultées dans l’élaboration des curricula. Ainsi, les entreprises peuvent proposer des modules de formation qui cadrent bien avec à leurs besoins opérationnels, suggère Denis Nshimirimana, secrétaire exécutif de la Chambre fédérale du commerce et de l’industrie au Burundi (CFCIB). De plus, les entreprises doivent apporter leurs moyens pour financer la recherche et l’innovation car elles en profiter en première position. A propos des curricula, Jeanine Niyonkomezi demande aux universités de veiller à ce que leurs priorités soient conformes à celles de la politique industrielle du Burundi.
Un climat de méfiance entre la science et l’entrepreneuriat
Décrivant la recherche comme clé de la souveraineté, Deogratias Niyonkuru, Secrétaire chargé des programmes de l’organisation Adisco (Appui au développement intégral et a la solidarité) sur les collines, déplore une situation de méfiance entre les entreprises et les universités. Les entrepreneurs n’ont pas confiance à la science et les scientifiques accusent les entreprises de bricolage. Malheureusement, cette confiance se détériore par la qualité d’éducation qui devient de plus en plus dramatique. De surcroît, les chercheurs ne sont pas réellement motivés. “Un chercheur ne peut jamais être payé 600 mille”, souligne Deogratias Niyonkuru. Plus que ça, Il faut un meilleur traitement au chercheur, ajoute-t-il. Ce qui est contraire, au Burundi, tous les avantages de la recherche rentrent chez les institutions de recherche alors que les chercheurs rentrent bredouille.
Signalons que le gouvernement compte prioriser l’enseignent technique et professionnel. D’ailleurs, comme le précise Frédéric Bangirinama, Secrétaire permanent du ministère en charge de l’Education et la recherche scientifique, les anciens lycées, actuellement vides d’élèves vont être reconvertis en des écoles techniques et professionnelles.
Eric Niyoyitungira, Journaliste