Alors que l’économie se relance, les projets hors budgets continuent à peser lourdement sur la transparence budgétaire. L’expert du PARCEM (Parole et Actions pour le Réveil des Consciences et le Changement des Mentalités) plaide pour la traçabilité des fonds de tous les projets dans le budget de l’Etat.
Suite au manque du Programme d’Investissement Public, la construction des infrastructures se font du coq à l’âne, déplore Faustin Ndikumana patron de l’organisation PARCEM. Selon cet activiste de la société civile, certes, le Stade Intwari, l’Aéroport de Bugendana ou les logements sociaux, sont de bons projets d’infrastructures mais leur traçabilité n’est nulle part dans le Budget 2023. De tels projets embarrassent non seulement la transparence budgétaire mais entrave également la bonne gouvernance. Par conséquent, la relance économique s’en étouffe considérablement, ajoute-t-il.
Pourtant, aucun pays ne peut s’épanouir sans toutefois s’équiper fortement en infrastructures. D’ailleurs, celles-ci attraient les investisseurs qui ne tardent pas à affluer avec leurs capitaux. Malheureusement, le Burundi investit moins dans le domaine d’infrastructures alors que ces dernières constituent une pierre angulaire pour la croissance économique. Sur 344 milliards investis dans ce domaine, 258 milliards soit 75%, ont été destinés à la construction du chemin de fer Tanzanie-Burundi, indique Faustin. Force est de constater que d’autres infrastructures telles les routes, les barrages et les bâtiments administratifs souffrent énormément.
Mais, de quoi à faire pour remédier à ce défis? Augmenter le budget alloué aux infrastructures et réinstaurer le ministère des plans rattaché à la Primature constituent une urgence, recommande le Directeur du PARCEM. En ce sens, il sera facile de planifier et exécuter des projets bien étudiés et budgétisés. Sans nier l’importance des projets extraordinaires tels les stades internationaux, logement sociaux et aéroport international de Bugendana, Faustin Ndikumana suggère que ceux-ci peuvent être construits avec des fonds dits spéciaux. Mais, la stratégie de mobilisation de ces fonds doit obéir aux principes de la transparence budgétaire.
Juldas Nduwayezu, journaliste.