Burundi : l’étau se resserre au tour des contribuables fraudeurs

Face aux fraudes fiscales et douanières récurrentes dans ces jours, les autorités administratives durcissent le ton. Le gouvernement met en garde les   opérateurs économiques qui pratiquent également de la fraude.

Le combat contre la fraude prend de plus en plus de l’ampleur  au sein de l’administration publique. A l’origine c’est la multiplication de la fraude sous diverses facettes. Dans ce contexte, les autorités administratives, fiscales et la police se liguent contre les Fraudeurs. La réunion de ce vendredi dans la capitale économique Bujumbura convoquée par trois ministres à l’endroit des moyens et les grands contribuables démontre le stade dangereux de fraudes fiscale et douanière. « Plus de 4.000.000.000BIF ont été détournés par 6 personnes  dans trois mois », révèle Audace Niyonzima, le Ministre ayant les finances dans ses attributions. Si des sommes d’argent ne se seraient pas volatilisées dans des fraudes fiscales, l’Etat pourrait collecter 3200 milliards au cours de l’exercice 2022-2023 mais il n’a perçu que la moitié, ajoute le ministre.

En outre, les moyens par lesquels passent les fraudeurs ne sont pas cachés aux yeux des institutions étatiques. Certains commerçants se dérobent derrière les exonérations pour faire la fraude. « Comment est-ce que les matériaux de constructions exonérés puissent être vendus aux côtés des mêmes produits ayant payés la taxe et impôts. C’est une forme de fraude, source d’une  concurrence déloyale » poursuit Audace Niyonzima, ministre du budget, déplorant les pratiques de certains opérateurs économiques. D’autres commerçants pratiquent la simulation des importations. Ils déclarent avoir vendu à l’étranger les produits locaux  pour échapper aux exigences fiscales alors qu’ils les vendent aux marchés burundais.

Martin Ninteretse, le ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et du développement communautaire soutient le ministre ayant les finances dans ses attributions. Cette autorité appelle tous les commerçants à se guetter mutuellement et se dénoncer. « Le plus redoutable ennemis du pays n’est plus la fin ou la pauvreté mais plutôt tous ceux qui planifient de paralyser l’économie du pays », indique le ministre de l’intérieur. C’est inconcevable de trouver qu’un  commerçant ne déclare que 5 camions alors qu’il a importé 18 camions de marchandises. « Ces  commerçants sont des criminels comme tant d’autres » a-t-il poursuivi.

Juldas Nduwayezu