Le Burundi fait face à tout un amalgame de problèmes qui freine la croissance économique. A cela, Faustin Ndikumana, économiste et Directeur National de PARCEM, propose de repenser l’économie avec des secteurs prioritaires pour remédier ces défis en urgence.
L’économie du Burundi bascule aujourd’hui dans une puissante instabilité à laquelle seule une réflexion poussée est urgente pour l’aider à retrouver l’équilibre, indique Faustin Ndikumana. « La classe moyenne disparaît petit à petit et s’enfonce dans la classe des vulnérables. Seule une poignée de gens détient le pouvoir d’achat pour affronter les prix sur le marché. », poursuit-il. Pourtant, le Burundi se dote d’énormes potentialités pouvant redresser la situation mais aucune n’est ciblée comme secteur phare. « Quel est le secteur clef de croissance pour tirer le Burundi de la pauvreté : les mines, les services, le tourisme, l’agriculture ou l’éducation ? », se demande Faustin NDIKUMANA.
Depuis des années, la majorité des burundais vit de l’agriculture et de l’élevage. Dans ce contexte la population augmente à telle enseigne qu’elle atteigne environs 12 millions en 2022. De plus, une fragrante exiguïté des terres cultivables est une triste réalité. « Au regard de cette courbe ascendante de population et l’espace à cultiver très réduite, l’agriculture ne peut pas aider à elle seule le Burundi à se développer », martèle Faustin NDIKUMANA. Pourtant, cet expert conseille le gouvernent Burundais d’apprendre par les autres pays qui ont réussi de se tirer dans les situations pareils. Ces pays sont entre autres le Singapour et la Corée du Sud. « Vous verrez qu’en 2023-2024, tout va s’arrêter puisque les élections de 2025 va attirer toute l’attention des décideurs.», explique Faustin.
Cet expert donne des propositions au gouvernement. Pour lui il est urgent d’instaurer trois grandes commissions d’experts de hauts niveaux pour étudier les questions spécifiques. La première commission sera concernée par comment se passer du passée douloureux y compris 2015, assainir le climat de l’espace politique, une politique de lutte contre la corruption, le disfonctionnement institutionnel, la gestion des ressources humaines, stratégies de mobilisation des partenariats étrangers, faire évoluer les mentalités des burundais à propos de la gestion du temps.
La deuxième commission aura la charge d’étudier les potentialités que présente le Burundi. La troisième commission sera chargée de l’évaluation et le partage des dividendes de développement. Après, il doit y avoir des Etats généraux des forces vives suivis des recommandations et une appropriation gouvernementale de ces dernières au plus haut niveau.
Juldas NDUWAYEZU stagiaire