Burundi : le budget programme, un tremplin vers la vision 2060 ?

Après des années des budgetsmoyens axés sur la consommation, le ministre des finances et du budget opérationnalise le rêve de la planification du budget programme, basé sur les résultats. Désormais, depuis ce premier juillet 2023, aucun projet de l’Etat sans traçabilité dans le budget programme sera exécuté.

Alors que les trésors publics se dispensaient sans résultats observables, Audace Niyonzima, ministre ayant les finances et le budget dans ses attributions verrouille l’ancien système d’adoption du budget. Selon lui, l’opérationnalisation de la vision Burundi pays émergent 2040, pays développé en 2060 ne peut pas se réaliser aussitôt que les dépenses d’Etat demeurent sans indicateurs de développement comme pour les budgets antérieurs. Seul le budget programme peut contourner les défis qui bloquent l’aboutissement aux objectifs du développement, ajoute-t-il.

Plus qu’auparavant, le budget pour l’exercice 2023-2024 est de 3952,9 milliards de BIF sur 2 392,3 milliards de BIF qui étaient prévus l’an dernier. Globalement, les dépenses totales de l’Etat ont augmenté de 65,23% entre les deux années. Malgré cette augmentation, le déficit est de 728,9 milliards de BIF pour l’exercice 2023-2024.

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Un budget irréaliste selon l’OLUCOME.

Bien qu’il soit un grand pas dans la planification, le budget programme a suscité des vives réactions de la part de la société civile. Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de Lutte Contre la corruption et les Malversations économiques Economiques (OLUCOME) précise que l’augmentation de 68,3% pour le fonctionnement de l’Etat et de 33,3% pour l’investissement révèle un budget d’opulence. L’activiste Rufyiri ajoute que le budget est axé sur le fonctionnement et non sur l’austérité pour l’investissement.

De plus, il s’inquiète du déficit créé en plus de plus de 4 mille milliards de dette que le pays enregistre déjà. Cependant, Rufyiri n’ignore pas que le Burundi se trouve sur une bonne voie vers le développement pourvu que le chef d’Etat trouve de bons collaborateurs.

Juldas Nduwayezu, Journaliste

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