Traqué, le Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité (BBN) a fermé pour au moins trois mois, des stations ayant déréglé leurs pompes pour minorer les quantités; une mesure mal digérée en cette période de pénurie du carburant.
Sur un achat de 10 litres d’essence, les pompistes retiennent entre 500 et 800 ml chez quelques stations de Bujumbura ayant des pompes déréglées. Cette quantité est évaluée à une somme variant entre 1 500F et 2 600F. Par exemple, chaque fois qu’une de ces stations reçoit 10 000 litres d’essence, elle vend à la pompe une quantité qui varie entre 10 500 et 10 800 litres, soit, entre 500 et 800 litres retenus suite à des réglages de la pompe. Cette quantité vaut entre 1 600 000F et 2 600 000F. A qui jeter le tort entre le pompiste et son boss?
Sans se soucier de l’acteur de ces spéculations, le BBN a fermé des pompes de certaines stations qu’il a visitées et trouvées en train de distribuer des quantités minorées. Séverin Sindayikengera, Directeur général de BBN a également signalé que ces stations resteront fermées pour une période allant de trois à six mois. De plus, une lourde amende sera infligée aux propriétaires de ces stations qui s’arrogent le droit de ronger leurs clients.
Désespérées, les personnes qui faisaient la queue devant les pompes des stations fermées ont mal digéré la décision du BBN de fermer ces stations combien utiles pendant cette période de pénurie du carburant. D’aucuns disent qu’ils étaient déjà habitués à ce que les stations leur donnent des quantités minorées car selon eux, mieux vaut avoir peu de carburant que rien. D’autres, plus pessimistes, affirment qu’ aucune station ne donne des quantités exactes.
Les quantités minorées du carburant distribué par ces stations à pompes déréglées avaient déjà créé des malentendus entre les chauffeurs et leurs patrons.
« Un jour, je suis allé faire le plein de ma voiture pensant qu’ avec 160 mille Fbu j’allais faire le « full tank ». Malheureusement, le réservoir était encore loin d’être rempli au plein même à 180.000F« , s’indigne un chauffeur rencontré au station Prestige, tout près du marché de Kinindo.
Le BBN indique qu’il attend impatiemment l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur la gestion de la qualité pour obliger les propriétaires des stations d’acheter de nouvelles marques de pompes qui ne sont pas facilement déréglables.
Eric Niyoyitungira, Journaliste.