BURUNDI : Les vers de terre, une solution dans la fertilisation du sol?

Les chercheurs universitaires s’activent pour découvrir du fumier à partir des vers de terres. L’université de Ngozi, Université du Burundi, Université Polytechnique de Gitega et de l’Ecole Normale Supérieure exploitent les vers de terre pour fabriquer de l’engrais organique afin de répondre aux urgences de l’infertilité du sol. Jusqu’où iront ces chercheurs ?

Accéléré par l’acidité,  l’appauvrissement  du sol ne cesse de mettre  en péril la production agricole au Burundi. « Plus de 73% des terres cultivables sont menacé par acidité, les principaux éléments nutritifs tels que l’azote, phosphore, potassium diminuent considérablement, occasionnant l’infertilité » indique Oscar Nduwimana, un des chercheurs de l’Ecole Normale Supérieure. A l’origine de cet épuisement des éléments nutritifs, l’érosion du sol ainsi que la non substitution des éléments partis avec les récoltes. Selon Oscar Nduwimana, certains des éléments nutritifs s’enfoncent loin à tel point qu’ils échappent à l’absorption, d’autres sont partis avec l’érosion du sol au moment où les autres éléments sont consommés avec les récoltes. « Après la récolte, les cultivateurs devraient substituer les éléments nutritifs absorbés par les denrées alimentaires récoltés avec des engrais organiques. », ajoute Oscar Nduwimana.

Dans ce contexte de la crise croissante de fertilité du sol, les chercheurs de l’université de Ngozi, Université du Burundi, Université Polytechnique de Gitega et de l’Ecole Normale Supérieure s’engagent à remédier la situation. « Nous avons découvert trois espèces de vers de terre capables de former un vermicompostage comparable à d’autres engrais du même genre à l’échelle internationale », indique Eric Kazitsa, enseignant à la faculté des Sciences naturelles et coordinateurs des chercheurs des quatre universités unies pour la recherche à l’occasion de la 3ème édition du colloque régional sur la vulgarisation des résultats de la recherche tenue le 14 décembre 2023 aux enceintes de l’Ecole Normale supérieure. Eric Kazitsa indique que les catégories de vers de terre ont été sélectionnées selon qu’ils se reproduisent rapidement et qu’ils consomment plus que d’autres variétés de verres de terre existant sur toute la superficie territoriale du Burundi.

Où sont trouvées les matières premières pour le vermicompostage

Le nouveau type d’engrais organique exige  des matières premières suffisamment disponibles au Burundi. Eric kazitsa souligne que les pailles de riz, les restes des cannes à sucre du sosumo, les déchets de bananes mûres de la société Imena en province de Kayanza et les restes des palmiers à huile constituent d’excellentes matières premières. Dans ce contexte, la fabrication du fumier organique ou vermicompostage préserve l’environnement et développe l’économie circulaire. « Plutôt que prendre les vers de terre comme des êtres insignifiants et des déchets comme des ordures destinés à  être jetés, ils peuvent être rentabilisés pour gagner l’engrais organique et les devises  grâce aux quantités vendues à l’étranger. »,  poursuit Eric.

Comparativement aux autres intrants minéraux  en usage dans l’agriculture notamment Kcl, Dap et Urée, l’engrais organique fabriqué par les vers de terre dépassent largement ces engrais minéraux, ajoute le chercheur Kazitsa. Celui-ci s’appui sur les quantités de tomates produites sur une superficie enrichie avec le vermicompostage seulement. Cette recherche pourra aider à développer l’agriculture biologique. En terme de quantité, Eric kazitsa prouve que plus de 300.000 tonnes de déchets par ans sont produits que ce soit à Kayanza, à Gihanga, à Rutana ou dans les endroits om sont produits le palmier à l’huile, ajoute Eric kazitsa. Dans ce contexte, il espère produire plusieurs milliers de tonnes d’engrais organiques. Eric kazitsa signale également que la spécificité du vermicompostage produits par les vers de terre. Le chercheur précise que ce vermicompostage peut être longtemps être conservé ce qui n’est pas le cas pour le fumier du bétail. Cet universitaire assure que le Burundi peut en profiter pour réduire la dépendance vis-à-vis des engrais chimiques qui appauvrissent petit à petit les terres cultivables.

                                                                                                                                                 Juldas Nduwayezu