Les environnementalistes alertent le gouvernement que dans 30 ans, les citadins de Bujumbura n’auront plus d’où enterrer les leurs au cimetière de Mpanda. Si rien n’est fait, l’espace de la forêt naturelle de Mpanda cède aux belles tombes.
Les environnementalistes appellent au gouvernement burundais de prendre des mesures décourageant la population à enterrer les morts dans des tombeaux en béton et carreaux. Beaucoup de cimetières construits à Mpanda peuvent durer plus de 100 ans toujours dans un état intact, précise Innocent Banigwaninzigo, environnementaliste et président de l’Association Ensemble pour la Protection de l’Environnement (ASEPE). Au vue de l’espace que prend chaque tombe et le nombre des personnes y enterrées chaque jours, dans 30 ans à venir, toute l’étendue de la forêt de Mpanda sera transformée en un cimetière aux tombes plus brillantes que certaines maisons de la ville de Bujumbura.
Banigwaninzigo propose de revenir à l’ancienne pratique d’enterrer les morts dans le sol. Dans les milieux ruraux, rappelle-t-il, quand le cimetière semble s’épuiser, les gens creusent les espaces d’anciennes tombes pour y enterrer leurs morts. Cette pratique sera-t-elle possible avec le cimentière de Mpanda ? La réponse est irréfutablement non, au vue des matériaux utilisés dans la construction des tombeaux. Visiblement, le gouvernement aura du mal à trouver un autre milieu spacieux pour accueillir les morts de la capitale économique en remplacement de Mpanda, prévient l’environnementaliste. Au départ, cet espace forestier couvrait une superficie d’environ 10.000 ha. Actuellement, elle n’occupe que 5 900 ha. Soit, environ 4000 hectares sont déjà utilisés pour le cimetière, signale Banigwaninzigo.
Signalons que le cimetière de Mpanda est devenu plus populaire pour les citadins de Bujumbura, pendant la crise sociopolitique et sécuritaire de 1993, suite à l’inaccessibilité du cimetière de Nyabaranda qui se situait non loin de Buterere.
Eric Niyoyitungira.