Burundi : Quand les chômeurs envahissent l’informel pour se tirer d’affaire

Avec son grade de Baccalauréat en sciences économiques et de gestion, Francine Nibogora n’a pas de complexe dans sa vente des avocats et des bananes mûres. Fière, elle rassure que grâce à cette activité, elle parvient à satisfaire ses besoins les plus indispensables.

A la tombée de la nouvelle m’informant que je suis orientée en Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université du Burundi, j’ai été emportée par l’extase. Sans doute, l’espoir d’être embauchée par l’une des banques à la fin de mes études battait son plein, indique Francine Nibogora bachelière en économie. Cependant, cette mentalité a vite changé en voyant que mes aînés ne s’occupaient que de la vente des unités et du transfert d’argent mobile via Lumicach et Ecocash, poursuit-elle.

Sans toutefois attendre la fin de mes études, dit-elle, j’ai entrepris de vendre des avocats et des bananes mûres pour compenser le prêt-bourse, loin de me permettre à joindre les deux bouts du mois. Bien que la vente d’avocats est parfois méprisée par certains universitaires, Francine Nibogora se dit en être fière, vu ses résultats. « Grâce à celle-ci, je parviens à gagner la vie. Je paie les frais de locations, la ration ainsi que les frais de scolarité de mon fils aîné déjà en maternelle », martèle-t-elle.

Francine appelle d’autres jeunes à changer de mentalité pour se créer eux-mêmes des activités génératrices de revenus plutôt que de s’attendre aux recrutements devenus de plus en plus rares.

Juldas nduwayezu, journaliste