L’absence à l’international de made in Burundi, une réelle obsession des jeunes entrepreneurs

L’absence de Made in Burundi aux marchés africains et internationaux débecte les jeunes entrepreneurs burundais. Alors que les marques étrangères abondent seules  sur tous les marchés du pays, la Société Batera collection produisant des sacs à main rêve avoir un jour le vent en poupe.    

 L’absence de Made in Burundi aux marchés africains et  internationaux fait chavirer le cœur des jeunes entrepreneurs burundais.   Alphonsine Irakoze, directrice de Batera Collection produisant des sacs à main travaille d’arrache-pied pour changer la situation.

Déterminée à faire briller les made in Burundi à travers le monde, Batera Collection, connue pour ses meilleurs sacs à main burundais, se bat les flancs pour avoir le trophée. « J’ai vendu des habits pour dames mais les sacs à main des femmes attiraient beaucoup  mon attention jusqu’à essayer à les confectionner moi-même. », indique Alphonsine Irakoze, directrice de Batera Collection spécialisée dans la confection des sacs à mains pour dame dans une interview accordée au magazine Elicomag. Bien que le premier prototype ne réponde pas à mes aspirations, je me réjouis d’avoir essayé  et réussi à fabriquer et vendre quelques produits issus de mes propres pensées.

Alors que le métier de confectionnement des sacs à main n’est pas sa carrière apprise à l’université, Alphonsine souligne que les tous premiers jours de son aventure sont marqués par des difficultés mais une principale motivation l’attirait à poursuivre son projet. « C’est grâce à mon admiration des filles très bien portées et en très belle tenue surtout avec un très beau sac à main que j’ai pensé à fabriquer de jolis  sacs à main. Dans ce cas, chaque fois que j’observais un sac à main, je réfléchissais beaucoup plus à sa constitution et surtout sur les astuces utilisées par sa confection, a-t-elle ajouté.

Au Burundi, l’aventure entrepreneuriale cache plusieurs enjeux à tous ceux qui se lancent. «  Malgré le temps consacré à mon travail, j’ai le principal défi du capital », se plaint Alphonsine Kwizera. Cette dernière explique qu’il faut d’abord se priver de beaucoup de chose pour financer soi-même ses projets car peu sont les investisseurs qui  financent  des projets avant de démontrer ce dont on est capable. « J’ai beaucoup dépensé pour fabriquer les premiers prototypes de sac à main mais je n’ai pas eu de la part des organisations ni des investisseurs particuliers d’un grand financement ou de capital visible, poursuit-elle.

Au moment où les made in Burundi restent presque invisibles au même rythme que d’autres produits sur divers marché, Batera collection rêve changer le pari. «  J’ai  des rêves fous de voir se réduire  l’usage des produits made in Chine, in Europe et made in USA au Burundi, en Afrique l’Est et en Afrique en général », s’engage Alphonsine Kwizera. Celle-ci souhaite au contraire voir circuler les made in Burundi  partout dans ces pays quelque soient les marques pourvu qu’elles sont fabriquées au Burundi. De plus, je rêve un jour  voir circuler  les sacs à main de Batera collection au Burundi ;  en East African Community, en Europe et partout dans le monde. », ajoute Alphonsine Kwizera.

Une jeune entrepreneure qui tient les mains de  ses voisines

Alors que l’entrepreneuriat féminin traine les pieds au Burundi, la jeune entrepreneure Alphonsine Irakoze souhaite voir des filles et femmes à la tête des grandes entreprises. «  Puis que les filles et femmes se sous-estiment, j’envisage avancer dans mes affaires et de faire avancer mes chères sœurs. », précise-t-elle.

Cependant, réussir l’entrepreneuriat oblige à surmonter certains  obstacles. «  Nous avons l’ultime défi de convaincre la clientèle burundaise pour consommer nos produits made in Burundi. », indique Alphonsine Irakoze. Celle-ci explique que beaucoup de burundais préfèrent acheter les produits chers fabriqués ailleurs  dans des magasins italiens au lieu de consommer les mêmes produits made in Burundi.

De plus, le manque de matériels bloque également les affaires des jeunes entrepreneurs. «  Je peine beaucoup à avoir des cuirs et des boutons avec lesquels je fabrique des sacs à mains alors qu’il n’y a  aucune entreprise  et des hommes d’affaires qui les importent et nous faciliter de les posséder facilement ». ajoute-elle.

A côté du manque de matériel, la jeune entrepreneure souligne également l’accès au financement suffisant pour ses projets sachant que ses maigres ressources ne suffisent pas pour soutenir ses projets ».

Alphonsine Irakoze appelle aux jeunes filles de se réveiller. «  Si tu restes  endormie à la maison et attendre des princes qui viennent à cheval pour emporter des princesses et  les amener dans une très belle vie luxueuse, ce temps  n’est plus ». Dans ce contexte, Alphonsine Irakoze  appelle aux filles de chercher de quoi faire pour se préparer à être utile dans le futur foyer ». De même, la jeune entrepreneure recommande aux  jeunes garçons de garder en tête le travail  et de ne pas penser toujours à boire beaucoup des bières ou d’amasser autour d’eux des filles car ils sont des têtes de leur famille. Alphonsine appelle ainsi aux partenaires financiers, aux investisseurs et au gouvernement de soutenir les projets des jeunes entrepreneurs pour cheminer ensemble dans un Burundi émergeant en 2040 et un pays développé en 2060.

Juldas Nduwayezu