Au milieu des voix de la jeunesse criant no jobs, les déchets plastiques font des mystères. Vincent Bizimana, statisticien et habitant de Mugoboka, du quartier Mutanga Sud de la Mairie de Bujumbura confectionne des multiprises extraordinaires à partir de ces déchets plastiques.
En dépit de la montée en flèche du chômage, certains des jeunes talentueux burundais refusent de tirer le pain dans les clous. « Malgré les conditions de vie qui menacent notre style de vie, nous devons penser plus aux solutions pour les défis actuels », indique Vincent Niyonzima, statisticien de formation et un jeune homme engagé à transformer les défis environnementaux en des opportunités génératrices de revenus . « Aujourd’hui, je peux produire jusqu’à 70 multiprises naturelles à presque 100 % par semaine sur base des déchets plastiques lesquelles multiprises durent plus de 20 ans sans s’user ni causer d’accidents de courts circuits », ajoute Vincent Niyonzima.
L’idée de produire des appareils électriques remonte de longue date dans l’esprit du jeune homme entrepreneur. « il y a presque 23 ans, face au manque de prises et aux multiples accidents de courts circuits produits qu’endurait le Lycée Muyaga en Province de Cankuzo en 2021, j’ai eu l’idée de fabriquer une multiprise naturelle, simple mais qui répond aux problèmes de l’établissement lors que où j’étudiais à cet établissement » précise Vincent Niyonzima. Ce dernier se félicite d’avoir contribué au bien de sa communauté estudiantine bien que sa toute première multiprise ne corresponde pas correctement à la forme souhaitée.
Le témoignage du jeune homme entrepreneur s’annonce de plus en plus prometteur, 23ans après la fabrication de son premier prototype. Bien que qu’il ait cessé de fabriquer ces multiprises suite aux soucis d’un nouveau boulot, le jeune entrepreneur envisage monter une usine de fabrication des multiprises à grande échelle « Avec des techniques plus améliorées, j’ambitionne produire suffisamment de multiprises susceptibles de satisfaire la clientèle burundaise, de la communauté Est Africaine et de tout le continent africain et produire les devises dont le pays a énormément besoin », déclare Vincent Niyonzima,
Cependant, le manque de capitaux coupe court l’exécution de ses rêves. « Si j’aurai un capital suffisant pour monter une usine de fabrication des multiprises, je diminuerai le rythme actuel des déchets qui abondent les villes, les quartiers, les lacs et rivières », poursuit Vincent Niyonzima. Selon ce dernier, ces déchets plastiques s’accumulent d’année en année en pesant lourd à l’environnement. Dans ce sens, le jeune entrepreneur fustige le comportement de la jeunesse qui gaspille une majeure partie de son temps sur les réseaux sociaux plutôt qu’en profiter de ces derniers.
Alors que nombreux jeunes se plaignent du manque de capitaux, leurs pensées divergent avec celles des spécialistes en entrepreneuriat. « Certains des jeunes croient avoir des idées pertinentes mais pratiquement incapables à traduire ces idées en des plans d’affaires sciemment élaborés pouvant convaincre les partenaires financiers » indique Dr Richard Ndayishimiye, Doyen de l’institut supérieur de commerce et coordinateur du projet Centre d’Incubation et d’Accélération de l’Université du Burundi. Ce dernier appelle les jeunes à s’appliquer aux plans d’affaires de leur projet en prouvant comment ces projets pourront générer des revenus pour le simple fait de séduire les partenaires financiers, exigeant toujours des garanties de sécurité de leurs capitaux.
De sa part, Vincent Niyonzima insiste auprès des investisseurs financiers pour qu’ils tournent les yeux aux initiatives des jeunes talentueux. Ces jeunes manquent des moyens financiers tandis que les hommes d’affaires exigent beaucoup pour investir dans les projets de la jeunesse, a-t-il ajouté.
Juldas Nduwayezu